Fils

La petite fille rouge  - acrilic sur toile 23.5x30
La petite fille rouge – acrylique sur toile 23.5 x 30 cm -@Charlie B. Borgo

FILS

Enfant bouquet de rires

Au front nuages pluie

Sous ses boucles soleil rouge,

Regard chargé d’orages,

Son sourire jouant à la moue

Éclate comme une bulle d’amour

Poussières d’or au vent

M’enroulent en riant,

Moi jouant à la mère

Lui jouant à l’enfant.

Bien avant d’être mien,

Enfant de l’étoile et du temps,

Fils lointain et perdu en moi,

De l’univers,

Sa mère.

© Charlie B. Borgo

La tempête – huile sur toile 37.5 x 46 cm –  © Charlie B. Borgo

La tempête - huile sur toile 37.5x46 cm
La tempête – huile sur toile 37.5×46 cm

Dans la série une toile / un poème… Ils s’assemblent par le titre…

MA TEMPÊTE

Amant

Dis-moi pourquoi

J’ai du vent dans ma tète,

Dis-moi pourquoi

Il y a des courants d’air,

Des courants d’air dans mon crâne,

Ou les pensées, après ripaille,

Avaient pourtant laissé flotter,

Des relents de fumée froide.

 

Amant,

Dis-moi pourquoi

J’ai du ciel dans la tète

Dis-moi pourquoi,

Il y fait bleu,

Du bleu ciel dans mon crâne,

Où les idées après débat,

Ébats et béatitudes,

Avaient pourtant laissé entendre,

Qu’elles n’en avaient pas fini d’flotter.

 

Amant,

Sais-tu pourquoi

J’ai du soleil dans la tête,

Sais-tu pourquoi

Il y fait jour,

De la lumière dans mon crâne,

Où les ressentiments pourtant

Avaient pris tant de place

Que le jour n’pouvait plus filtrer.

 

Parce que le vent chasse les nuages.

 

© Charlie B. Borgo

Mots

MOTS

Miel

Fleurs

Soleil

Mots.

Clairs

Lune

Ciels

Mots.

Des bouches  vieux,

Nouveaux nés sur tes lèvres,

Mots.

Mots blancs de la nuit.

Vagues,

Perles d’écumes

Déferlant sur mon âme.

Mots,  de ta bouche à ma bouche,

Mots simples de l’amour,

Gouttes de pluie,

Glissant sur mon cœur nu,

S’envolant en nuages.

© Charlie B.Borgo

 

 

 

Les mots - acrylique sur toile 38x61 cm
Bouquet de mots – acrylique sur toile 38×61 cm –  © Charlie B.Borgo

La couleur du regard

 Un de mes anciens poèmes  » La couleur du regard » qui va bien avec la toile « La femme devant les flammes ».  

De son regard perdu

Aux quatre coins de l’aube,

Du néant transparent,

Montent des lueurs pâles.

Est-ce la nuit,

Dis,

Qui a peint sur tes yeux

La couleur d’infini.

Et la venue de l’aube

Qui en eux a inscrit

Sa couleur,

En vie clair ?

© Charlie B.Borgo

Femme flammes acrylique sur toile - 40x80cm
Femme devant les flammes – acrylique sur toile – 40×80 cm – © Charlie B.Borgo

Les yeux dans le miroir

Noirs et ronds,

Deux fruits doux,

Trop mûrs,

Ses yeux,

Mûrs pour la larme,

Fixes et secs.

On ne pleure pas,

Avec ces yeux là,

On sait.

Et noirs et ronds,

Et doux et secs,

Images de miroir,

Ses yeux scrutent mes yeux.

 

Trop mûrs, les fruits doux et ronds,

Pour l’arbre enfant aux feuilles rousses.

Trop chaud, le regard de six ans,

Trop intense, la passion qui les ronge,

Celle qui coule et creuse son visage

Mieux que le nombre des années.

Pas un sourcillement,

Pas une brise dans les cils,

Pas une goutte d’eau,

Au pays de la passion qui brûle.

Il attend.

 

Il guette son nouveau visage.

Les feuilles rousses et longues,

Ses longs cheveux de fille,

Beaux comme l’automne,

Et doux comme l’enfance,

S’en viennent gémir à ses pieds,

Tranchés par les ciseaux

Qui coupent, claquent et croquent,

Une parcelle d’enfant tendre,

Aveugles, les ciseaux,

Aveugle la main et aveugle le cœur

De ce coiffeur voleur d’enfance.

 

C’est le temps des hommes,

Petit inconnu,

Le temps du « comme les autres ».

Et noirs et ronds,

Fruits de passion,

Trop doux, trop tendres,

Les yeux  me sourient

Et disent :

Ils auront beau couper, trancher, croquer,

Tant de parcelles d’enfant tendre,

Ils auront beau nous modifier, nous modeler,

Nous faire leur ressembler,

Ils ne pourront jamais ciseler nos cœurs,

Ils ne pourront modeler nos âmes,

Ils ne  nous auront pas,

Nous,

Les pas comme les autres.

© Charlie B. Borgo

Illustration : © Charlie B. Borgo

 

Seuls

Bien des gens reviennent

Seuls,

Des grandes pistes désertiques

Qui sillonnent le désert humain.

L’homme est trop grand,

L’homme n’est rien,

Mais dans les deux cas,

Il se perd.

Il a mis des balises

Et des poteaux indicateurs,

A planté des images

Et repiqué des fleurs,

S’est trouvé des excuses

A l’aménagement

Du désert bordélique de ses passions.

Voilà pourquoi bien des gens,

Reviennent seuls,

Des grandes pistes désertiques

Qui sillonnent le désert humain.

Certains n’en reviennent pas.

© Charlie B. Borgo

 

Illustration : © Charlie B. Borgo